LES SUJETS ÉTUDIÉS

La philosophie bouddhiste y est enseignée et étudiée à travers les cinq grands traités ainsi que le Grand Lamrim de Djé Tsongkhapa. Enseigner et méditer les instructions que contient ce dernier constitue le cœur de la pratique du monastère, ce qui lui valut le nom de Lamrim Dratsang, collège du Lamrim. Au Tibet, chaque printemps, une session spéciale était consacrée à l’étude et la pratique du Lamrim et tous les trois ans l’abbé enseignait le grand Lamrim dans son intégralité (cet ouvrage représente huit cent pages). Grâce à tous ces efforts, l’enseignement du Lamrim était largement répandu dans la région du Dagpo. De nombreux moines obtinrent les plus hautes réalisations grâce à la méditation des thèmes du Lamrim. Aussi la lignée des Maîtres du Lamrim contient-elle un grand nombre de maîtres spirituels de Dagpo Shédroup Ling.

Exposé très simplement, le Lamrim constitue un entraînement étape par étape aux trois principales qualités du chemin spirituel : le renoncement à l’attachement ainsi que l’aspiration à la libération, l’aspiration altruiste à l’Eveil complet d’un Bouddha (bodhicitta ou esprit d’Eveil), et la sagesse comprenant la vacuité d’existence inhérente, à travers la compréhension de l’interdépendance de toutes choses (la vue juste).

En 2000, une traduction en anglais du Grand Lamrim de Djé Tsongkhapa fut publiée par les éditions Snow Lions. Dans les notes de la quatrième de couverture, le professeur Robert A.F. Thurman appelle ce livre « … l’un des plus grands travaux religieux ou laïcs dans la bibliothèque de notre héritage humain », et le professeur D.S. Ruegg de l’université de Londres ajoute : « le Grand Lamrim est l’un des plus grands monuments de la philosophie et de la spiritualité au monde ainsi que l’une des oeuvres les plus renommées de la pensée et des pratiques bouddhistes à avoir été composées au Tibet. »

LA MANIÈRE DONT LA CONNAISSANCE EST VÉRIFIÉE

Durant la longue période de leurs études, l’aptitude des moines à mémoriser les traités qu’ils étudient est régulièrement testée, de même que leur capacité à utiliser ces connaissances lors de débats dialectiques. Une fois qu’ils ont terminé le cycle d’études et obtenu l’examen final, ils reçoivent le titre de Rabjam, l’équivalent du titre de Guéshé, donné dans d’autres institutions monastiques. Ils peuvent alors entrer dans un collège spécialisé dans l’étude des tantras, la branche ésotérique du bouddhisme.

LES CHANTS

Dagpo Dratsang est connu pour la beauté de ses chants et de ses mélodies. Ceux-ci sont mentionnés dans de nombreuses biographies de maîtres spirituels. Un grand nombre des mélodies employées encore de nos jours au cours des prières et des rituels furent créées par le second Dalaï-Lama. La majorité d’entre elles furent composées spontanément, sous l’inspiration de l’expérience méditative de pratiquants d‘exception.

LA STRICTE DISCIPLINE MONASTIQUE

Dagpo Shédroup Ling est renommée pour sa stricte application du Vinaya, les règles de la discipline monastique telles qu’elles furent énoncées par le Bouddha lui-même au Vème siècle avant J.C.. Par exemple, au Tibet, porter des chaussures dans le monastère était interdit – même au plus fort de l’hivers – et en tout temps, voyager à cheval était également prohibé. Pour éviter l’avidité et les désirs, personne, pas même l’abbé, n’avait le droit d’utiliser des ustensiles faits de matériaux de valeurs tels que l’argent, le cuivre, la porcelaine et même l’aluminium. Seuls des ustensiles issus de matières telles que l’argile, la pierre, le fer ou le bois pouvaient être utilisés.